Festival du cinéma italien de Bastia
COMPÉTITON
La vita accanto de Marco Tullio Giordana
Scénario : Marco Bellocchio, Gloria Malatesta et Marco Tullio Giordana.
Adapté du roman éponyme de Maria Pia Veladiano
Images : Roberto Forza
Montage : Francesca Calvelli, Claudio Misantoni
Musique : Dario Marianelli
Producteurs : Simone Gattoni, Marco Bellocchio, Beppe Caschetto, Bruno Benetti
Production : Kavac Film, IBC Movie, One Art, Rai Cinema, avec le soutien de Fondazione Veneto Film Commission
Vente à l’étranger : Intramovies
Interprètes : Beatrice Barison, Sonia Bergamasco, Paolo Pierobon, Valentina Bellè, Sara Ciocca, Viola Basso, Francesca Rigoni
Année : 2024
Durée : 1 h 40 min.
Pays : Italie
Vicence, en Vénétie, est l’une de ces superbes villes italiennes dont les centres anciens ont hérité d’un riche patrimoine architectural. C’est là, dans un somptueux palais du 18e siècle, que vivent les Macola, une famille riche et influente composée de Maria (Valentina Bellè), de son mari Osvaldo (Paolo Pierobon) et de la sœur jumelle de ce dernier, Erminia (Sonia Bergamasco), qui est une célèbre pianiste. Lorsque Maria donne naissance à Rebecca, la fillette a une tâche qui couvre la moitié de son visage. Cette malformation devient une telle obsession pour Maria qu’elle rejette l’enfant. Comme Erminia prend soin d’elle, Maria en est maladivement jalouse et s’enfonce dans une dépression fatale. La vie de Rebecca sera marquée par la culpabilité et la honte. Toutefois, Erminia a découvert qu’elle avait un extraordinaire talent musical. C’est donc grâce au piano où elle excelle que Rebecca (Beatrice Barison) arrivera à se libérer des lourds secrets familiaux.
Ce très beau film, intense et profond, a été réalisé par Marco Tullio Giordana qui est l’un des meilleurs cinéastes italiens contemporains. On se souvient qu’il avait obtenu le Prix du public au festival de Bastia à deux reprises, en 2002 pour “I cento passi” et en 2004 pour “La meglio gioventu”.
Mia d’Ivano de Matteo
Scénario : Ivano De Matteo et Valentina Ferlan
Images : Giuseppe Maio
Montage : Giuliana Sarli, Ivano De Matteo
Musique : Francesco Cerasi
Producteurs : Raffaella et Andrea Leone
Production : Lotus Production, Leone Film Group, Rai Cinema, avec la contribution du Ministero della Cultura, avec le soutien de Regione Lazio
Interprètes : Greta Gasbarri, Edoardo Leo, Milena Mancini, Riccardo Mandolini, Melinda De Matteo, Vinicio Marchioni
Année : 2023
Durée : 1 h 48 min.
Pays : Italie
C’est l’histoire d’une famille italienne de la classe moyenne qui vit dans un quartier périphérique de Rome. Elle est composée de Sergio (Edoardo Leo), Valeria son épouse (Milena Mancini) et Mia (Greta Gasbarri), leur fille de quinze ans. Comme bien des adolescentes Mia va au lycée, elle a des amies et certaines font partie comme elle d’une équipe de volley-ball. Mia a du mal à supporter la surveillance tatillonne de son père et aspire à plus de liberté. Lorsqu’elle rencontre Marco (Riccardo Mandolini), elle commence à se libérer. Lui a vingt ans et une belle moto. Les mensonges commencent alors et le jeune homme la coupe peu à peu de ses amies qu’il juge trop délurées. Il lui interdit aussi le maquillage et les habits trop voyants. Leur relation devient de plus en plus toxique et Mia décide de rompre. Marco se venge alors et pousse l’adolescente au désespoir où elle entraîne sa famille.
Cette étude de moeurs sur la thématique du harcèlement est une oeuvre poignante d’une intensité émotionnelle peu commune. Son réalisateur et scénariste, Ivano de Matteo, n’est pas un inconnu du public bastiais. Il a en effet été primé à deux reprises au Festival italien en obtenant le Prix du Jury en 2010 pour “La bella gente” et le Prix du public en 2013 pour “Gli Equilibristi”.
Romeo è Giulietta de Giovanni Veronesi
Scénario : Giovanni Veronesi, Pilar Fogliati
et Nicola Baldoni
Images : Tani Canevari
Montage : Patrizio Marone
Musique : Andrea Guerra
Producteurs : Fabrizio Donvito, Benedetto Habib,
Marco Cohen, Daniel Campos Pavoncelli, Virginia Valsecchi
Production : Vision Distribution, Indiana Production, Capri Entertainment, avec le soutien de Umbria Film Commission
Vente à l’étranger : Vision Distribution
Interprètes : Sergio Castellitto, Pilar Fogliati, Margherita Buy, Geppi Cucciari, Alessandro Haber
Année : 2024
Durée : 1 h 42 min.
Pays : Italie
Federico Landi Porrini (Sergio Castellitto) a été un grand homme de théâtre, gay, méchant et génial, mais il est vieillissant et ses dernières pièces n’ont pas eu de succès. Il a l’intention de se retirer mais il veut le faire après un dernier triomphe. Il se propose donc de mettre en scène “Romeo et Juliette” au Festival dei Due Mondi de Spolète. Pour réussir son pari, il lui faut une idée originale et n’en trouve aucune. De même qu’il n’arrive pas à trouver les deux comédiens pour les premiers rôles. Vittoria (Pilar Fogliati) pourrait être une excellente Juliette mais comme elle traîne une sale affaire de plagiat elle est donc refusée. Révoltée, elle décide de se grimer en homme, se fait appeler Otto Novembre et tente une nouvelle audition pour jouer cette fois Romeo, rôle pour lequel doit être aussi auditionné son compagnon. In fine, ce sera elle qui obtiendra le rôle. Le problème est que ce “comédien pas comme les autres” intrigue le vieux maître qui ne voit pas le piège qui lui est tendu.
Considéré comme une valeur sûre de la comédie à l’italienne, Giovanni Veronesi nous offre une farce pleine d’ingéniosité sur les questions très actuelles de la transidentité. C’est enlevé, hilarant et raffiné. A noter la magistrale prestation de l’actrice Pilar Fogliatti que l’on peut voir aussi durant ce festival italien 2025 dans “Romantiche”.
Un mondo a parte de Riccardo Milani
Scénario : Riccardo Milani et Michele Astori
Images : Saverio Guarna
Montage : Patrizia Ceresani, Francesco Renda
Producteur (s) : Mario Gianani, Lorenzo Gangarossa
Production : Wildside, Medusa Film
Vente à l’étranger : Vision Distribution
Interprètes : Antonio Albanese, Virginia Raffaele, Alessandra Barbonetti, Sergio Meogrossi, Corrado Oddi
Année : 2024
Durée : 1 h 53 min.
Pays : Italie
Michele Cortese (Antonio Albanese) est instituteur dans le quartier sensible d’une banlieue de Rome qu’il ne supporte plus. Il obtient enfin une mutation pour exercer dans un petit village de montagne situé dans le Parc National des Abruzzes. Il prend ses fonctions en plein hiver et a en charge une classe unique de sept élèves de 6 à 10 ans qui comprennent vite que ce maître venu de la ville a vraiment besoin de leur aide. Ce qu’avait déjà compris Agnese (Virginia Raffaele), la sous-directrice de l’école, qui facilite son intégration. Les relations avec les parents d’élèves sont nettement plus cordiales qu’auparavant et Michele arrive assez rapidement à s’adapter à son nouveau mode de vie. Mais voilà que l’école est menacée de fermeture. Or, une école qui ferme c’est un village qui meurt. De son côté, le maire du bourg voisin se frotte les mains car il compte récupérer les élèves et sauver ainsi sa propre école. Pour éviter cette fermeture, tout le village va alors se mobiliser en faisant preuve d’inventivité.
Cette comédie réalisée par le malicieux Riccardo Milani dont tous les films ont été présentés à Bastia, pétille d’intelligence et de générosité. Dotée d’un humour très fin, elle vous permettra de passer un agréable moment de divertissement mais aussi de réflexion sur les problèmes liés à la ruralité, en compagnie d’excellents comédiens dont Antonio Albanese.
Un oggi alla volta de Nicola Conversa
Scénario : Nicola Conversa, Giulia Uda
Images : Daniel Poli
Montage : Capitaines Diego
Musique : Andréa Stocchino
Producteurs : Manuela Cacciamani, Francesco D. Rossano, Sabina Tranquilli
Production : One More Pictures, Rai Cinema, con il contributo del Ministero della Cultura
Vente à l’étranger : Vision Distribution
Interprètes : Ginevra Francesconi, Tommaso Cassissa, Francesco Centorame, Katia Follesa, Marilù Pipitone, Edoardo Pagliai
Année : 2024
Durée : 1 h 40 min.
Pays : Italie
Contrairement à sa mère, Marco Martinelli ne semble pas se soucier de son avenir. Un soir, dans un club où son frère Andrea doit se produire comme chanteur, il rencontre Giulia. Mais lorsqu’il l’appelle, il découvre que la jeune fille lui a donné un mauvais numéro. Le vrai portable est celui d’Aria, une fille qui a bizarrement tatoué sur son bras l’expression «un oggi alla volta” (un jour à la fois). Ils décident alors de se voir et, très vite, auront des sentiments l’un envers l’autre. Entre une soirée au musée et les défis de l’obligation et de la vérité, ils découvrent chaque jour qu’ils s’apprécient de plus en plus. Le problème est que la jeune fille cache un terrible secret.
Cette comédie sentimentale pleine d’humour, de sensibilité, de force et d’émotion a connu un très beau succès lors de sa sortie en juillet 2024 dans des grandes villes comme Rome, Naples, Florence, Turin et Milan. Ginevra Fancesconi, qui interprète l’héroïne du film, est devenue pour sa part une véritable idole auprès de la jeunesse italienne en seulement quelques mois.
I Bambini di Gaza de Loris Lai
Scénario : Loris Lai et Dahlia Heyman. Adapté du roman
de Nicoletta Bortolotti intitulé “Sulle onde della libertà”
Images : Shane Sigler
Montage : Andrea Maguolo
Musique : Nicola Piovani
Producteurs : Elda Ferri, Peter De Maegd, Loris Lai, Tarak Ben Ammar, Fredéric Ollier
Production : Jean Vigo Italia, Rai Cinema, Eagle Pictures, B-Roll Production, Panoramic Film, Potemkino, avec la contribution du Ministero della Cultura, avec le soutien d’Eurimages, Regione Lazio
Vente à l’étranger : Eagle Pictures
Interprètes : Marwan Hamdan, Mikhael Fridel, Lyna Khoudri, Tom Rhys Harries, Qassim Shareef Gdah
Année : 2024
Durée : 1 h 35 min.
Pays : Italie
Durant la seconde Intifada, quelques colons israéliens s’accrochent dans les territoires occupés. Au milieu des bombardements qui frappent les deux camps, les populations cherchent à s’évader d’un horrible quotidien. Alors que les enfants palestiniens jouent à la guerre en vue d’intégrer la lutte armée, le petit Mahmud (Marwan Hamdan) passe son temps à la plage et rêve de faire du surf. Il y croise Alon (Mikhael Fridel), un garçon de son âge qui partage sa passion, ainsi qu’un étranger trentenaire prénommé Dan (Tom Rhys Harries). Ce dernier est un ex-surfeur de renom qui reste à Gaza en souvenir de sa sœur qui y est décédée alors qu’elle travaillait pour une ONG. Mahmud vit avec sa maman Farah (Lyna Khoudri), veuve d’un martyr palestinien. Bien qu’il réalise très vite qu’Alon est le fils d’un couple de colons juifs, il se liera d’amitié avec lui et ensemble, même si cela dérange leur entourage, arriveront à s’émanciper des préjugés.
Mis en scène par le réalisateur Romain Loris Lai, ce film bouleversant qui a été primé dans de nombreux festivals dont celui de Villerupt, est un petit bijou d’émotion, de sensibilité et d’humanité. Abordant frontalement un thème douloureux qui défraye quotidiennement l’actualité, il ne laissera personne indifférent. A voir absolument.